La foi, le rêve, et tout le reste

La foi, le rêve, et tout le reste

J’ai rêvé, j’ai rêvé de la foi, de la foi au-delà du dogme, de la foi dans le sens de l’espoir qui s’installe au fond de chaque individu ; de la foi dans le sens où toute religion n’insiste pas sur un seul chemin ; de la foi dans le sens où faire rire un enfant, c’est la prière ; de la foi dans le sens où les amoureux qui chuchotent, c’est une invocation aussi émouvante qu’une oeuvre d’art qui nous éblouit. J’ai rêvé, j’ai rêvé de l’humanité, enfin les uns pour les autres, les mains dans les mains. Eh oui, j’ai rêvé, je suis rêveur ; je l’admets.

J’écris sur n’importe quel sujet… ou presque

Si on me demande les sujets sur lesquels j’écris, et je réponds que j’écris sur ce qui m’intéresse, que ce soit un petit rien, n’importe quoi, et tout le reste – on veut que je précise.

Alors je précise : les moments de ma vie, mes adolescents, l’amour, le sexe, les chaussures sexy, la lingerie française, les bêtises pour faire rire, les questions que je me pose, la politique sexuelle… un peu de tout.

Mais ce n’est pas tout à fait la verité. Jusqu’ici, je n’ai jamais écrit ni de la religion ni de la foi ; ce sont non seulement des questions personnelles, mais des sujets, d’habitude, que l’on n’aborde pas en discutant « comme ça » .

Le 25 décembre

Aujourd’hui, un jour sacré pour ceux qui sont croyants, un jour de repos ou de famille pour ceux qui ne le sont pas, un jour où on respire, un jour où on réfléchit, un jour où on fête, un jour où on profite d’un bon repas avec les proches – aujourd’hui, j’avoue que la foi fait partie de moi.

• Ce n’est pas une foi conventionnelle ; j’ai été élevée selon les principes d’une religion ; c’est plus que ça.

• C’est une foi « ouverte » – une foi dans le coeur de l’homme, dans l’imagination de l’enfant, dans la tendresse de la femme.

• C’est une foi plutôt belle, parfois ténébreuse ; plutôt légère, parfois fuyante, plutôt délicate, parfois puissante.

• C’est une foi qui ne m’abandonne pas, malgré tout ce qui se passe dans le monde qui semble écraser n’importe quelle foi dans la bonté, dans la justice, dans le Karma.

Une foi dans la foi ?

Elle fait partie de moi, c’est étrange foi dans la foi dont la tradition me semble belle mais possède peu d’importance. Par contre, il s’agit de la façon de mener une vie. Et si c’est le cas que je vis d’une foi plus floue et moins dogmatique, que je fête une foi qui n’est que la force morale tout en croyant que c’est plus que ça, même si je ne sais pas du tout ce que c’est, je vous dis que j’en suis plus contente avec cette foi que dans son absence. Car le mystère me convient, et tout ce qui peut écraser le désespoir au dernier moment, tout ce qui inspire un acte d’héroïsme, tout ce qui soutient la joie sous toutes ses formes, tout ce qui nous nourrit dans les heures qui nous épuisent – c’est le rêve.

C’est peut-être le rêve lucide : tout en sachant que nous sommes dans un rêve. C’est peut-être l’invention humaine, et si c’est le cas, je suis également contente, car c’est la vie, c’est le rêve d’une vie de plénitude, de bonté, de créativité, de plaisir qui ne fait aucun mal et qui nous remplit ; c’est une générosité d’esprit qui nous permet de poser des questions sans réponse, un esprit curieux, un esprit qui ose contempler, confier, aimer ; c’est la foi dans la valeur de chaque vie.

Ce n’est que l’optimisme, ce que je décris ? Peut-être. L’optimisme, le rêve, et tout le reste. . . Et ça change quoi ?

Que vous ayez une « foi » traditionnelle, que vous ayez un Dieu, que vous ayez une foi dans l’humanité, que vous ayez aucune foi mais vous ne faites aucun mal, je vous souhaite un joyeux Noël – et bonnes fêtes – et à nous tous – pax. 

© D A Wolf    version anglaise

© D A Wolf